16 août 2020 : jusqu’où irais-je ?

Jusqu’où irais-je, quand c’est le ciel que je veux toucher et que même la première branche d’un premier arbre est si loin de ma portée ? Jusqu’où irais-je quand sur la route de ma prière, se lèvent toutes les raisons, les bonnes et les mauvaises, pour me faire trébucher ou renoncer ? Jusqu’où irais-je, quand s’opposent aux cris de ma soif, au mieux l’indifférence mais plus vraie encore l’indignation de frères qui voudraient mesuivr l'étoi réduire à silence ? Jusqu’où irais-je pour nourrir cet essentiel qui reste en moi comme une faim inassouvie ?

J’ai connu cette quête, cette soif, et rencontré ces frères sur ma route, ceux-là même qui pouvaient me conduire à la source. Et eux de m’expliquer que je ne suis pas, que je ne suis plus, du peuple qui s’en désaltère. Et eux de s’indigner que je puisse prétendre communier à même banquet. Et eux de n’être en réalité, que miroir de mes propres accusations : sortaient de leur bouche les anathèmes que je m’infligeais à moi-même. Ah… qu’elles collent à la peau ces misères de l’âme qui font croire que vous n’êtes digne de manger à la table des enfants, que vous n’êtes qu’un chien errant, mendiant, qui ne peut se rassasier que de miettes tombantes.

Il m’a fallu traverser la nuit des doutes et garder l’étoile pour ma route. Il a fallu quitter le vieil homme et brûler ses guenilles. Retrouver l’essence du bois de mon âme et en dissoudre l’écorce à la flamme de ma foi. Il a fallu la patience d’un Maître enseigneur pour que se professe cette faim de Lui. Qu’Il se refuse, se fasse désirer, attise ma volonté. Qu’Il parte un peu plus loin. Que je Le suive encore. Qu’Il s’arrête, questionne mon au-profond, le touche de Sa parole. Et guérisse en moi ce qui était blessé. Il a fallu tant et tant. Jusqu’à ce que…

Jusqu’où ? Jusqu’où irais-je, quand c’est le ciel que je veux toucher ? Jusqu’au bout de ma quête, et tant pis si elle dérange, bouscule, fait tomber l’ancien qui est déjà mort ! Pourvu je suisque je Le rencontre et retrouve la dignité inconditionnelle de fils de Dieu. Inconditionnelle. Pourvu que je la vive ! Car je suis.

Qu’il en soit ainsi !

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Podcast audio de ce texte à retrouver sur RCF :

 https://rcf.fr/spiritualite/evangile-dun-poete

Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 15, 21-28

« En ce temps-là, partant de Génésareth, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.  »

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Grasser Viviane dit :

    Être, ne pas être !!! merci à toi, Thierry.

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